Le diagnostic d’un état démentiel est posé après un temps déterminé. On doit en effet observer la « permanence des troubles depuis au moins six mois ». Cette temporalité doit s’accompagner d’une « absence d’obscurcissement de la conscience, afin d’éliminer une confusion mentale »[1]. Certaines pathologies peuvent donner l’impression d’une faillite intellectuelle mais le caractère réversible écarte tout diagnostique de démence. Le diagnostic de démence doit donc être posé avec parcimonie car on peut parfois être confronté à des pseudo démences, des confusions mentales mais aussi à des dépressions revêtant un aspect déficitaire du fait du retrait des investissements ou bien encore d’autres pathologies.

 

Pour aider au diagnostic d’une démence, divers tests sont utilisés. La plupart des tests évaluant un état de démence se basent sur l’examen des fonctions cognitives. Dans les bulletins scientifiques concernant l’évaluation d’une démence, divers tests sont nommés cependant, ils reprennent tous un examen assez semblable sur le fond. Le « Mini Mental State »[2], le MMS, tel qu’il est nommé, est le plus fréquemment utilisé par les professionnels. C’est l’aspect pratique de ce test avec une exécution rapide et simple à mener, qui explique certainement sa fréquente utilisation. Il s’adapte à la réalité des individus en tenant compte de la difficulté d’attention. Le score est noté sur un total de trente. Un score inférieur à 24 sera retenu comme pathologique. Ce test se présente sous forme de différents items examinant :

–       l’orientation temporo-spaciale

–       l’attention

–       la mémoire

–       le langage

–       les praxies

–       les gnosies

–       le jugement et le raisonnement

–       les fonctions exécutives

 

Les tests de cette forme, qui sont nombreux, tentent d’apprécier l’intensité de la démence. En fonction du nombre de point obtenu, une atteinte déficitaire est suspectée, en prenant en considération le niveau d’éducation. Plus le résultat est faible plus l’intensité de la démence est importante. Mais ces tests ont aussi pour visée d’attester de l’évolution de la démence en fonction des résultats des différentes passations. Pour le MMS, les résultats observés mettent en évidence une baise de 2 à 4 points par année. Ces tests n’ont pas une visée diagnostic à eux seuls. ils offrent une évaluation du fonctionnement cognitif global. Ils permettent, pour les bons scores, d’évincer un diagnostic de démence mais pas de faire la distinction entre un état confusionnel par exemple et une démence. 

 

La WAIS peut aussi être un outil appréciable, lors de difficultés diagnostiques de démences débutantes notamment. Les deux échelles, de performance et verbale, offrent une appréhension globale des performances d’un individu. Cet outil, utilisé par le psychologue, est repris lors du bilan psychologique avec les tests projectifs. Ces derniers peuvent offrir des éléments diagnostiques riches lorsque les capacités de l’individu le permettent, soit préférentiellement au début de la maladie. Cet examen peut venir témoigner des ressources psychiques de la personne sur lesquelles il pourrait être intéressant de s’appuyer face au poids que prend parfois le déterminisme physiologique. Le Rorschach et le TAT ont ainsi été proposés à des personnes âgées démentes par M. Péruchon.

 

Tous ces tests sont et doivent être repris dans un examen clinique approfondi avec la personne mais aussi, si possible, avec la famille qui peut être d’une aide précieuse pour les professionnels et pour la personne concernée. Les tests sont donc un outil aidant au diagnostic d’une démence mais ce sont les avancées médicales, notamment sur l’imagerie cérébrale et le fonctionnement cérébral, qui offrent un apport diagnostique important. Un bilan médical est donc indispensable et comporte au minimum un bilan biologique et une imagerie cérébrale. Ce bilan clinique et médical permettra d’évincer certaines démences et d’attirer l’attention sur d’autres.

 

          Pour tout médecin, les critères diagnostiques des démences font référence aux DSM-IV, qui pose un diagnostic syndromique. Ainsi, aucun présupposé causal n’est fait. Mais il est intéressant de préciser que le diagnostic n’est souvent certain qu’après la mort du patient. En effet, seule la preuve histologique assure le diagnostic et ne peut être obtenue, dans nombre de cas, que par autopsie. Ainsi, le tableau clinique a une place très importante pour le diagnostic, qui est considéré comme « probable », si ce dernier est typique d’une démence.

 

 

Le diagnotique de démence, posé par le médecin, met des mots sur une situation de douloureuse. Que ce soit pour la personne atteinte de démence ou pour l’entourrage, ce n’est pas le diagnostique ainsi posé qui apaisera la souffrance. Le fait de rencontrer un psychothérapeute peut offrir la possibilité de construire une nouvelle voie qui pourra permettre à l’individu de ne pas rester bloquer dans une position douloureuse.

 

Aussi Sara Dangréaux se tient à votre disposition au 06.74.14.57.00

  

 

[1] Op. cit., page 1.

[2] Se conférer à l’annexe 1.